
normes construction
La RE2025 ajuste les niveaux d’exigence environnementale pour les constructions neuves : réduction des seuils d’impact carbone des matériaux (IC Construction), limitation des émissions de gaz à effet de serre sur 50 ans (IC Énergie), exigence renforcée sur l’isolation et l’étanchéité, avec un accent mis sur les énergies renouvelables (pompe à chaleur, solaire). Elle concerne les permis de construire déposés depuis le 1er janvier 2025 et nécessite une attestation RE2025 en fin de chantier. Le chauffage au gaz, déjà écarté des maisons neuves depuis 2022, est désormais exclu des bâtiments neufs, laissant place à des dispositifs électriques et bas carbone.
Présentation de la RE2025 et ses objectifs
La RE2025 poursuit une trajectoire amorcée par la RE2020, en introduisant une évolution des contraintes en matière de consommation énergétique et d’émissions de carbone pour les bâtiments neufs. Elle introduit des seuils plus bas pour les indicateurs IC Construction (émissions liées aux matériaux et chantiers) et IC Énergie (quantité de CO₂ émise sur 50 ans en lien avec l’énergie primaire). Ces niveaux varient en fonction des catégories de bâtiments (maisons, logements collectifs, bureaux, établissements scolaires). L’objectif étant d’orienter les acteurs vers des bâtis énergétiquement sobres et faiblement carbonés, tout en favorisant l’utilisation de matériaux alternatifs et de systèmes alimentés par sources renouvelables.
Cette réglementation vise à améliorer les performances énergétiques des constructions par une amélioration de l’isolation et de l’infiltration d’air. Elle prend aussi en compte l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, de la fabrication des matériaux à l’usage long terme. Il s’agit d’encourager des pratiques de conception prenant en compte les caractéristiques climatiques locales, des choix de matériaux moins émetteurs et une sélection d’équipements énergétiquement maîtrisés, dans l’objectif d’assurer une qualité de vie et de réduire les émissions de manière progressive.
Changements clés : isolation, matériaux, énergie
Isolation et étanchéité. Les critères fixés pour 2025 revoient à la hausse les exigences en matière d’isolation thermique : isolants plus épais, traitement maîtrisé des ponts thermiques, et vigilance sur la perméabilité à l’air. Ces améliorations visent une réduction de l’énergie primaire consommée ainsi qu’une meilleure maîtrise des températures estivales, enjeu amplifié avec cette nouvelle réglementation. Certains professionnels notent d’ores et déjà une évolution technique avec des solutions plus épaisses et un renforcement des protocoles d’étanchéité à l’air lors de rénovations substantielles ou en neuf.
Matériaux biosourcés et innovants. Dans l’optique de faire baisser l’empreinte carbone, les matériaux issus de ressources végétales, recyclées ou plus sobres sur le plan environnemental sont encouragés. Cela concerne notamment le bois, les isolants naturels, ou les bétons dont les émissions sont réduites. Ces produits répondent mieux aux contraintes du cycle de vie complet, favorisant leur emploi sur des projets à grande échelle. L’usage accru du bois en structure, les innovations en matière de béton et les isolants moins énergivores sur leur fabrication font désormais partie des solutions techniques privilégiées pour atteindre les niveaux requis.
Énergies renouvelables et systèmes. La RE2025 pousse à intégrer les sources d’énergie renouvelable dans les bâtiments neufs. L’utilisation de pompes à chaleur, de chauffe-eaux thermodynamiques ou de panneaux solaires photovoltaïques devient fortement recommandée. En zone urbaine, l’option d’un raccordement à un réseau de chaleur collectif décarboné est également considérée favorablement. Ces solutions ont pour but de contribuer en partie à l’autonomie énergétique et à une réduction de la dépendance aux énergies fossiles. L’élimination progressive des équipements alimentés au gaz vient compléter cette orientation technique dans l’ensemble des bâtiments neufs.
Plusieurs incitations financières existent pour soutenir cette transition. Elles ciblent en particulier les travaux intégrant des équipements à faible émission de CO₂ ou produits localement. Ces dispositifs sont accompagnés par une montée en compétence progressive des professionnels pour intégrer ces techniques et nouvelles pratiques sur les chantiers.
« Nous avons déposé notre permis en février 2025 pour une maison familiale de 120 m² en périphérie urbaine. » D’après leur constructeur : « Nous avons opté pour une structure bois et un isolant végétal performant en façade. L’attention portée à l’étanchéité à l’air a nécessité un suivi de détail pour demeurer dans les limites fixées. » Sur le plan énergétique : « le recours à une pompe à chaleur et à un chauffe-eau thermodynamique nous a permis d’atteindre les objectifs énergétiques fixés. Le gaz ne figurait pas parmi les options prévues. »
Après quelques mois d’usage, les habitants rapportent « une température intérieure stable, même lors des journées très chaudes. » Les dépenses pour l’énergie ont diminué par rapport à leur ancien logement. L’ajout de panneaux solaires est envisagé, pour améliorer leur consommation autonome et poursuivre les améliorations sur le long terme, en lien avec l’empreinte carbone.
Concernant le budget, « la hausse du coût initial liée aux matériaux et aux tests est réelle, mais compensée par les aides disponibles et une baisse visible sur les factures. » Leur recommandation : anticiper le sujet du cycle de vie avec l’équipe de conception dès les premières discussions, et s’intéresser aux possibilités liées au réseau de chaleur urbain, s’il existe.
Tableau des seuils RE2025
Les données suivantes, extraites du tableau officiel pour l’année 2025, servent de référence aux maîtres d’oeuvre. Elles orientent les décisions sur les matériaux, les systèmes et leur configuration selon les types de bâtiments :
Type de bâtiment | IC Construction (kgCO₂e/m²) | IC Énergie (kgCO₂e/m² sur 50 ans) |
---|---|---|
Maison individuelle | 530 | 160 |
Logement collectif | 650 | 260 (hors réseau de chaleur) / 320 (avec) |
Bureaux | 810 | 200 (hors réseau de chaleur) / 280 (avec) |
École primaire / collège | 770 | 140 (hors réseau de chaleur) / 190 (avec) |
Note importante : une attestation RE2025 remise à la fin des travaux constitue la validation que le bâtiment respecte bien les critères réglementaires attendus.
Impacts sur la construction et l’urbanisme
La RE2025 ne se limite pas à l’habitat. Elle modifie le cadre général pour les projets urbains en influençant les plans d’aménagement. Cela incite à relier les nouvelles habitations aux réseaux de chaleur collectifs si disponibles, encourage aussi l’usage de techniques logistiques moins énergivores, et structure la gestion des matériaux et leur récupération sur les chantiers.
Pour les collectivités, l’adaptation se traduit par des politiques publiques qui intègrent la sobriété énergétique dès la conception des quartiers. Plusieurs leviers sont mis en avant : projets mixtes intégrant service, logement et espaces verts ; développement de transports actifs ; ombrage végétal intégré aux plans de voirie ; toitures solaires ou encore valorisation des eaux pluviales en usage secondaire. Ce type d’approche tend à rendre l’habitat collectif plus adapté aux évolutions climatiques et à l’amélioration du confort résidentiel.
L’installation de pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques et chauffe-eaux thermodynamiques peut donner droit à des aides. Ces soutiens varient selon votre localisation, le fournisseur d’énergie et le dispositif déployé. Il est conseillé de se renseigner dès la phase de conception.
RE2025 introduit des seuils abaissés pour IC Construction et IC Énergie, augmente les exigences sur l’enveloppe thermique du bâti, et donne un poids plus fort à l’adoption de solutions énergétiques plus sobres et renouvelables. L’abandon du gaz est élargi à tous les bâtiments.
L’approche recommandée passe par l’emploi de matériaux naturels ou recyclés (bois, chanvre, cellulose), de bétons plus sobres et d’isolants dont la fabrication implique une faible consommation énergétique. Un bilan carbone global aide à faire les bons arbitrages.
Pas obligatoires dans tous les cas, cependant leur intégration devient souvent nécessaires pour tenir les limites fixées. Cela inclut les installations photovoltaïques, les pompes à chaleur, ou encore le raccordement aux réseaux de chaleur s’ils existent.
Déjà écarté pour les maisons neuves, ce choix est désormais indisponible pour tout bâtiment neuf au regard des exigences imposées par la RE2025. Les solutions électriques et hybrides à base de renouvelables prennent le relais.
Elle est fournie à la fin du chantier, une fois tous les contrôles réalisés (tests d’étanchéité, respect des seuils, installation des équipements). Il est recommandé d’organiser la collecte de justificatifs dès le début du projet.
La RE2025 introduit une évolution en matière de normes techniques pour la construction. Elle resserre les niveaux acceptés pour l’impact environnemental, renforce l’effort sur la qualité thermique et incite à des modes de production d’énergie compatibles avec les défis environnementaux. Pour un logement, cela implique une enveloppe plus isolante, une orientation vers les énergies renouvelables, un choix de matériaux équilibré et un suivi précis du cycle de vie. Anticipation et accompagnement professionnel facilitent l’adaptation à ce nouveau cadre réglementaire.
Sources de l’article
- https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/reglementation-environnementale-re2020
- https://rt-re-batiment.developpement-durable.gouv.fr/guide-re2020-mise-a-jour-du-9-mai-2025-a1013.html